1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
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1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
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"La vraie force c'est de casser une barre de chocolat en quatre et de n'en manger qu'un carré." Patrick Chirac.

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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
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https://www.le-temps-des-series.com/photos/
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
Terminer le voyage en arrivant a Salisbury coulait de source vous me direz




SOS architecte j'ecoute? :D
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
Traduction libre à la main :
"Tout a commencé en mars 1952. Nous avions lu dans un journal anglais l’histoire d’un homme nommé Hinchcliff, qui venait de battre le record du trajet en voiture du Cap à Londres avec une Vauxhall. En discutant entre nous de l’itinéraire et des problèmes posés par la traversée du Sahara, je dis, avec mon habituel manque de tact, que je pensais que la Land Rover serait vraiment la voiture parfaite pour un tel voyage. Cela suffit à nous faire littéralement démarrer et le voyage avait déjà commencé dans notre esprit.
Mon mari Don avait un garage appelé « Fiveways » dans l’ouest du pays, juste à l’est de Bath, sur la route de Londres. Plus on s’acharnait au travail, moins nous avions d’argent et il commençait à en avoir assez de cette situation. Je pense que l’idée de la Rhodésie du Sud me vint car des amis venaient de partir là bas : ils nous avaient décrit un pays magnifique, le soleil qui brillait, cela paraissait vraiment attrayant. C’est avec ces images en tête que nous écrivions à la maison de Rhodésie du Sud à Londres pour se renseigner sur les possibilités d’émigration avec deux enfants. David avait alors 16 ans et Diane 9. [Nb : Rhodésie du Sud était une colonie autonome britannique jusqu’en 1964, devenu en 1980 le Zimbabwe, la capitale était Salisbury et la langue officielle était l'anglais.]
Nous reçûmes une réponse très agréable nous disant que c’était un pays formidable pour peu qu’on veuille bien se donner la peine de retrousser ses manches. Les rues n’étaient pas pavées d’or, mais celui qui voulait s’en donner la peine pouvait se faire une vie très agréable. Ils nous mettaient en garde sur les difficultés de logement et ils suggéraient que Don s’y rend en premier et nous fasse venir ensuite du Royaume Uni lorsqu’il aurait évalué la situation. Bien entendu, cela ne rentrait pas dans nos plans qui prévoyaient que toute la famille fasse le voyage ensemble par la route. On envoyait à la Maison de la Rhodésie tous les formulaires remplis en leur expliquant nos intentions et que nous étions équipés pour camper durant tout le trajet, ainsi que sur place tout le temps qu’il le faudrait. Se serait alors le bonheur absolu de camper sans avoir à lever le camp tous les matins alors que nous aurions dû le faire pendant tout le voyage !
Les choses sérieuses commencèrent alors. Nous devions premièrement vendre le garage, deuxièmement la maison des Cotswolds [NB : Les Cotswolds est le nom donné à la série de collines situées entre Bath et Stratford-Upon-Avon, à environ 90 minutes de Londres. C'est une région de petites villes et de villages construits à échelle humaine.]. Le concessionnaire nous avait dit qu’il était pratiquement impossible d’acheter une Land Rover neuve compte tenu de la longueur des listes d’attente, mais une fois qu’on lui eut expliqué notre projet, nous reçûmes une fantastique coopération et ils nous en trouvèrent une quasiment neuve à vendre.
Nous étions déjà en mai 1952 et la maison des Cotswolds était déjà vendue. Où avons-nous vécu en attendant que le garage soit vendu et que tout soit réglé ? Encore des discussions en famille, et jaillit l’idée de vivre dans une caravane jusqu’à ce que nous prenions la route. Nous pensions également tous que ce serait une bonne idée d’expédier la caravane en Rhodésie par bateau et chemin de fer en partant car cela résoudrait notre problème d’hébergement provisoire en arrivant là-bas."
Pas fini...
"Tout a commencé en mars 1952. Nous avions lu dans un journal anglais l’histoire d’un homme nommé Hinchcliff, qui venait de battre le record du trajet en voiture du Cap à Londres avec une Vauxhall. En discutant entre nous de l’itinéraire et des problèmes posés par la traversée du Sahara, je dis, avec mon habituel manque de tact, que je pensais que la Land Rover serait vraiment la voiture parfaite pour un tel voyage. Cela suffit à nous faire littéralement démarrer et le voyage avait déjà commencé dans notre esprit.
Mon mari Don avait un garage appelé « Fiveways » dans l’ouest du pays, juste à l’est de Bath, sur la route de Londres. Plus on s’acharnait au travail, moins nous avions d’argent et il commençait à en avoir assez de cette situation. Je pense que l’idée de la Rhodésie du Sud me vint car des amis venaient de partir là bas : ils nous avaient décrit un pays magnifique, le soleil qui brillait, cela paraissait vraiment attrayant. C’est avec ces images en tête que nous écrivions à la maison de Rhodésie du Sud à Londres pour se renseigner sur les possibilités d’émigration avec deux enfants. David avait alors 16 ans et Diane 9. [Nb : Rhodésie du Sud était une colonie autonome britannique jusqu’en 1964, devenu en 1980 le Zimbabwe, la capitale était Salisbury et la langue officielle était l'anglais.]
Nous reçûmes une réponse très agréable nous disant que c’était un pays formidable pour peu qu’on veuille bien se donner la peine de retrousser ses manches. Les rues n’étaient pas pavées d’or, mais celui qui voulait s’en donner la peine pouvait se faire une vie très agréable. Ils nous mettaient en garde sur les difficultés de logement et ils suggéraient que Don s’y rend en premier et nous fasse venir ensuite du Royaume Uni lorsqu’il aurait évalué la situation. Bien entendu, cela ne rentrait pas dans nos plans qui prévoyaient que toute la famille fasse le voyage ensemble par la route. On envoyait à la Maison de la Rhodésie tous les formulaires remplis en leur expliquant nos intentions et que nous étions équipés pour camper durant tout le trajet, ainsi que sur place tout le temps qu’il le faudrait. Se serait alors le bonheur absolu de camper sans avoir à lever le camp tous les matins alors que nous aurions dû le faire pendant tout le voyage !
Les choses sérieuses commencèrent alors. Nous devions premièrement vendre le garage, deuxièmement la maison des Cotswolds [NB : Les Cotswolds est le nom donné à la série de collines situées entre Bath et Stratford-Upon-Avon, à environ 90 minutes de Londres. C'est une région de petites villes et de villages construits à échelle humaine.]. Le concessionnaire nous avait dit qu’il était pratiquement impossible d’acheter une Land Rover neuve compte tenu de la longueur des listes d’attente, mais une fois qu’on lui eut expliqué notre projet, nous reçûmes une fantastique coopération et ils nous en trouvèrent une quasiment neuve à vendre.
Nous étions déjà en mai 1952 et la maison des Cotswolds était déjà vendue. Où avons-nous vécu en attendant que le garage soit vendu et que tout soit réglé ? Encore des discussions en famille, et jaillit l’idée de vivre dans une caravane jusqu’à ce que nous prenions la route. Nous pensions également tous que ce serait une bonne idée d’expédier la caravane en Rhodésie par bateau et chemin de fer en partant car cela résoudrait notre problème d’hébergement provisoire en arrivant là-bas."
Pas fini...
"Et si tout n’était qu’illusion et que rien n’existait ? Dans ce cas, j’aurais vraiment payé ma Land Rover beaucoup trop cher."
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania


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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
de Mestral a écrit :GENIAL









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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
Est-ce le 80 sur le logo LTDS ?
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania


je ne savais pas.
Alex
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
Mr_Scruff a écrit :Est-ce le 80 sur le logo LTDS ?

-Guillome [:o]#[o:]-
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
Mr_Scruff a écrit :Est-ce le 80 sur le logo LTDS ?


... on le dirait bien !

"Et si tout n’était qu’illusion et que rien n’existait ? Dans ce cas, j’aurais vraiment payé ma Land Rover beaucoup trop cher."
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
Je serai curieux de savoir ce qu'est devenue cette famille ?
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania

Un grand merci pour ta trad , j'avoue que c'est infiniment plus commode à lire

- Joaldun64
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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
Guillome a écrit :Mr_Scruff a écrit :Est-ce le 80 sur le logo LTDS ?
VOLEUR...............................






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Re: 1953, SI en Afrique sur le forum de Landmania
La suite :
Nous avons passé beaucoup de temps à aller voir les caravanes disponibles. Il y avait beaucoup de formes et de tailles possibles, et tous les prix imaginables. Il fallait vraiment que nous trouvions la bonne si nous voulions habiter dedans pour les 12 mois qui nous restaient avant de quitter le Royaume Uni, et qui sait combien de temps nous devrions y vivre une fois en Rhodésie ? Nous avons parcourus de nombreux kilomètres à la recherche de notre « nouvelle maison » lorsqu’on tomba soudain sur celle dont nous comprimes qu’elle était celle que nous cherchions. Pas exactement la moins chère du marché, mais c’était vraiment la Rolls Royce des caravanes à l’époque, on sauta sur l’occasion avant qu’elle nous passe sous le nez. Quelle belle maison sur roues dont nous étions les heureux propriétaires !

Notre maison avant et après le voyage
La caravane fût tractée jusqu’à notre maison où nous dûment choisir ce que nous allions emmener en Rhodésie. Après avoir emballé les ustensiles nécessaires, la camion de déménagement arriva et emporta tout le reste à l’hôtel des ventes. On attribua à ma fille Diane le bas d’un placard dans la caravane en lui disant qu’il lui était exclusivement réservé pour tous les jouets qu’elle voulait emporter. C’est fou ce qu’est capable de faire un enfant : très peu de jouets échappèrent à la salle des ventes ! Nous possédions un champ en face du garage Fiveways, donc la caravane fût garée là, un endroit très joli, le long de la rivière Avon, en attendant le temps qu’un repreneur rachète le garage. Nous pensions que des acheteurs impatients déferleraient par centaines, mais bien entendu ce genre de choses n’arrive pas dans la vraie vie. Alors que nous nous occupions à ne rien faire, pas une seule opportunité ne se présentait. Nous passions des heures entières allongés à même le sol à étudier attentivement les cartes étalées dans tous les sens. Par où devrions-nous passer, quels itinéraires devrions-nous emprunter ? Décisions, décisions… En fait, on avait fait plusieurs fois le voyage par beaucoup de chemins différents bien avant d’avoir quitté les rivages froids et humides de l’Angleterre.

Le garage Fiveways à Batheaston, la caravane en arrière plan
On acheta un carnet de notes (idée lumineuse) pour que nous puissions noter tout ce que nous pensions avoir besoin durant plusieurs mois sur des routes en terrain inconnu, où les magasins pouvaient bien ne pas exister. La liste devenait si longue qu’on aurait eu besoin d’une remorque pour tout transporter. Il en était évidement hors de question, ainsi la liste fût elle réexaminée et amendée des objets les moins utiles. Don était alors de plus en plus enthousiaste et passait de longues heures à travailler sur la Land Rover, la préparant pour le long voyage à venir. Une solide galerie en métal fût montée pour transporter notre matériel de camping et une grande nourrice d’eau. La nourrice fût installée juste à l’avant de la galerie, juste au dessus des sièges car c’est là que nous pensions que l’eau resterait la plus fraiche, en tout cas c’est ce qu’on espérait ! La nourrice contenait 35 gallons d’eau [Nb : 1 gallon impérial = 4, 55 litre, soit 160 litres] . Nous étions déterminés à ne pas mourir de soif, quoi qu’il puisse nous arriver en pleine nature africaine. Une bâche fût confectionnée pour recouvrir la nourrice, le matériel de camping et les valises, qui devait, nous l’espérions, protéger la nourrice et garder au sec le reste de nos affaires attachées sur le toit. Don confectionna alors une extension en toile à l’arrière du véhicule qui se repliait comme une capote de landau. Cette extension, issue d’un éclair de géni, pouvait se déplier et nous procurer la nuit venue un lit de 5 pieds sur 6 [Nb : soit un lit de 150 x 180 cms]. Je recouvrais tout l’intérieur avec du filet moustiquaire pour nous protéger des mouches, des insectes et des moustiques. Pendant la guerre, Don avait déjà été atteint par la malaria, qui est une fièvre provoquée par un parasite introduit dans le sang par un moustique, l’anophèles. Nous ne voulions pas que cela se produise à nouveau, nous ne pouvions pas nous permettre d’avoir un « chauffeur » [en français dans le texte] malade. Deux matelas en caoutchouc furent achetés qui s’ajustaient parfaitement dans l’espace disponible et qui pouvaient se rouler dans la journée.

La Land Rover avec la nourrice d’eau visible sur la galerie

Le « landau » arrière non recouvert de sa bâche et non déplié

La Land Rover avec l’arrière ouvert procurant une pièce en plus pour dormir
Nous avons passé beaucoup de temps à aller voir les caravanes disponibles. Il y avait beaucoup de formes et de tailles possibles, et tous les prix imaginables. Il fallait vraiment que nous trouvions la bonne si nous voulions habiter dedans pour les 12 mois qui nous restaient avant de quitter le Royaume Uni, et qui sait combien de temps nous devrions y vivre une fois en Rhodésie ? Nous avons parcourus de nombreux kilomètres à la recherche de notre « nouvelle maison » lorsqu’on tomba soudain sur celle dont nous comprimes qu’elle était celle que nous cherchions. Pas exactement la moins chère du marché, mais c’était vraiment la Rolls Royce des caravanes à l’époque, on sauta sur l’occasion avant qu’elle nous passe sous le nez. Quelle belle maison sur roues dont nous étions les heureux propriétaires !

Notre maison avant et après le voyage
La caravane fût tractée jusqu’à notre maison où nous dûment choisir ce que nous allions emmener en Rhodésie. Après avoir emballé les ustensiles nécessaires, la camion de déménagement arriva et emporta tout le reste à l’hôtel des ventes. On attribua à ma fille Diane le bas d’un placard dans la caravane en lui disant qu’il lui était exclusivement réservé pour tous les jouets qu’elle voulait emporter. C’est fou ce qu’est capable de faire un enfant : très peu de jouets échappèrent à la salle des ventes ! Nous possédions un champ en face du garage Fiveways, donc la caravane fût garée là, un endroit très joli, le long de la rivière Avon, en attendant le temps qu’un repreneur rachète le garage. Nous pensions que des acheteurs impatients déferleraient par centaines, mais bien entendu ce genre de choses n’arrive pas dans la vraie vie. Alors que nous nous occupions à ne rien faire, pas une seule opportunité ne se présentait. Nous passions des heures entières allongés à même le sol à étudier attentivement les cartes étalées dans tous les sens. Par où devrions-nous passer, quels itinéraires devrions-nous emprunter ? Décisions, décisions… En fait, on avait fait plusieurs fois le voyage par beaucoup de chemins différents bien avant d’avoir quitté les rivages froids et humides de l’Angleterre.

Le garage Fiveways à Batheaston, la caravane en arrière plan
On acheta un carnet de notes (idée lumineuse) pour que nous puissions noter tout ce que nous pensions avoir besoin durant plusieurs mois sur des routes en terrain inconnu, où les magasins pouvaient bien ne pas exister. La liste devenait si longue qu’on aurait eu besoin d’une remorque pour tout transporter. Il en était évidement hors de question, ainsi la liste fût elle réexaminée et amendée des objets les moins utiles. Don était alors de plus en plus enthousiaste et passait de longues heures à travailler sur la Land Rover, la préparant pour le long voyage à venir. Une solide galerie en métal fût montée pour transporter notre matériel de camping et une grande nourrice d’eau. La nourrice fût installée juste à l’avant de la galerie, juste au dessus des sièges car c’est là que nous pensions que l’eau resterait la plus fraiche, en tout cas c’est ce qu’on espérait ! La nourrice contenait 35 gallons d’eau [Nb : 1 gallon impérial = 4, 55 litre, soit 160 litres] . Nous étions déterminés à ne pas mourir de soif, quoi qu’il puisse nous arriver en pleine nature africaine. Une bâche fût confectionnée pour recouvrir la nourrice, le matériel de camping et les valises, qui devait, nous l’espérions, protéger la nourrice et garder au sec le reste de nos affaires attachées sur le toit. Don confectionna alors une extension en toile à l’arrière du véhicule qui se repliait comme une capote de landau. Cette extension, issue d’un éclair de géni, pouvait se déplier et nous procurer la nuit venue un lit de 5 pieds sur 6 [Nb : soit un lit de 150 x 180 cms]. Je recouvrais tout l’intérieur avec du filet moustiquaire pour nous protéger des mouches, des insectes et des moustiques. Pendant la guerre, Don avait déjà été atteint par la malaria, qui est une fièvre provoquée par un parasite introduit dans le sang par un moustique, l’anophèles. Nous ne voulions pas que cela se produise à nouveau, nous ne pouvions pas nous permettre d’avoir un « chauffeur » [en français dans le texte] malade. Deux matelas en caoutchouc furent achetés qui s’ajustaient parfaitement dans l’espace disponible et qui pouvaient se rouler dans la journée.

La Land Rover avec la nourrice d’eau visible sur la galerie

Le « landau » arrière non recouvert de sa bâche et non déplié

La Land Rover avec l’arrière ouvert procurant une pièce en plus pour dormir
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